Promenade à Yuzno Sakhaline 31 juillet

L'histoire assez récente de l'occupation japonaise et de la victoire de 1945 sous-tend de nombreuses activités touristiques.

Pont du diable.

Nous nous sommes laissés tenter par une excursion vers le « pont du diable » (tout un programme). Il a été construit en 1928 sur une ancienne voie ferrée qui partant de Kholmsk longeait le petit lac Taynoye sur sa rive nord et était censée rejoindre le village de Chaplanovo de l'autre coté des vallées. Cette voie construite lors de l'occupation japonaise n'est praticable par les trains que jusqu'au Km 70.

Nous partons pour une marche de 6 heures en longeant la voie qui disparaît ensuite dans une jungle humide et chaude. Elle fait une boucle qui lui permet de rattraper du dénivellé, par un long tunnel circulaire. Nous accédons au pont par un escalier légèrement branlant, et nous franchissons le pont dont les grosses solives sont à peu prés pourries. Le parcours du tunnel à la lumière de notre petite lampe est assez amusant. Notre guide pourtant bavarde se montrera peu loquace sur l'éventuelle utilisation militaire de cette voie. Seules rencontres désagréables, à cinq reprises je dérangerai des serpents couleur marron aux écailles plus sombres, d'une cinquantaine de cm, qui prennent la chaleur le long des rails.

escalier

on s’enfonce dans la jungle

pont dans la jungle de Sakhaline	-
-petite voie vers nikolaychuk sur la voie abandonnée	sortie du tunnel

Mémorial.

La visite du musée mémorial place Pobedy est instructive sur toute la géopolitique des îles kourilles . Il y a notament de nombreuses cartes qui expliquent bien l'offensive japonaise de 1941, puis la contre-offensive americano-russe de 1944. Comme je l'ai précédemment exposé les revendications territoriales ont fluctué au gré des guerres. Les russes conservent une mémoire très vive de tout cela.

J'en tire deux observations. La première est que en nommant « Pobedy » c'est à dire « Victoire », leur mémorial ils impriment l'image d'un peuple victorieux, qui ne se cantonne pas dans des commémorations politiquement correcte. La seconde est que ils regardent leur passé y compris dans ses périodes les plus sombres avec une sérénité que nous avons du mal à saisir. La statue de Lénine voisine avec un magasin fièrement intitulé « american magasin » » qui ne vend d'ailleurs que des uniformes, des écussons, casquettes et vêtements de l'armée russe...

J'ai aussi noté, mais sans grand étonnement, que le traité de 1905 signé à Porthmouth avait été rédigé en français qui était la langue diplomatique de l'époque.

Memorial Pobedy

Mikael Korsika Gouverneur général de Sibérie

mémorail Pobedy

signature de la capitulation du japon sur le pont de l'USS Missouri conférence de Yalta

Pobedy prospect marchande de kvas

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Ioujno Sakhalinsk Южно-Сахалинск – 30 juillet

Au départ de Petropavlovsk

Baie d’Avachat, le port

Baie d’Avachat, la passe

Ioujno Sakhalinsk

La population de cette ville est de 190 000 habitants. Ioujno comme l'appelle ses habitants a une histoire curieuse.

Tout d'abord son peuplement : l’île aurait été colonisée il y a 7 à 8000 ans à partir du Primorié (nom que l’on donne à la région de Vladivostok). Puis, dès 1640 les cosaques avaient mentionné l'existence d'une île dans l'embouchure de l'Amour. A la suite de plusieurs expéditions, la Russie déclara en 1799 que les îles Kouriles lui appartenaient en vertu du droit « de découverte ». Et à l'époque tsariste l’île devint un lieu d'exil et de bagne.

En 1905 à la suite du traité de Portsmouth qui conclut la guerre russo japonaise perdue par la Russie, le sud de l’île repasse sous possession japonaise et la ville est rebaptisée Toyohara (plaine de la fécondité) .

Mais en 1945 le sud de Sakhaline libéré par l'armée russe est rendu à L’URSS. (décisions de la conférence de Crimée et de Potsdam 1945).

Aujourd'hui des compagnies Russes, américaines et japonaises exploitent de concert les ressources de l’île. (gaz, pétrole, papeteries)

Le haut niveau de vie est frappant. Même si les rues conservent le tracé sans âme de l'époque soviétique, on remarque la propreté et la modernité des façades, les aménagements fleuris et engazonnés, l'élégance des promeneuses et le nombre de gros 4X4 japonais qui est un marqueur incontournable.

Museum-Memorial Complex “Victory” Monument to the tank

place Lenine

La ville s'étire en longueur entre des collines assez élevées pour que des pistes de ski soient disponibles sur le flanc est de la ville. L’aéroport est au sud de la ville.

Sur la partie est au bout de la prospect Pobedy se trouve un majestueux monument à la gloire des combattants russes (ci-dessus). Vu l'heure tardive nous n'avons pu le visiter. Derrière ce bâtiment on distingue les pistes de ski.

plage de Aniva

scène de vie

Et à une centaine de mètres sur sa droite se dresse l'imposante cathédrale Рождественский Rozhdestvenskiy « de la Nativité du Christ ». Son volume intérieur est un des plus grands que je connaisse et la beauté et la taille de son iconostase laissent sans voix .

Rozhdestvenskiy, cathédrale de la Nativité

iconostase de la cathédrale de la Nativité

église de bois

son iconostase

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Petropavlosk 28 juillet

Images d'une journée ensoleillée.

Nous terminons notre séjour sous un soleil éclatant. La température est estivale. Nous redécouvrons la ville sous un autre aspect. Un bus nous conduit place Lénine d'où nous arpentons à nouveau la grande rue.

La petite église en bois Часовня защитников порта (Chasovnya zashchitnikov porta) « Chapelle des défenseurs du port » offre au visiteur une atmosphère douce avec l'odeur du bois. L'iconostase est également traité avec des couleurs douces, ce qui nous fait observer combien la beauté des iconostases dorés peut avoir par certains aspects un caractère agressif.

Je découvre en remontant Leninskaya ulitsa le petit monument dédié au souvenir du navigateur Vitus Béring. Envoyé en exploration en 1725 par le Tsar Pierre le Grand, il découvrit en 1728 le détroit qui porte son nom. En 1740, il établit le peuplement de Petropavlovsk. Il est inhumé sur l'une des iles du Kamtchatka. Le monument qui lui est dédié (ci-contre) est à la même hauteur que celui de J-F. de Lapérouse, mais caché dans un bosquet une trentaine de marches au dessus de lui.

Le long de la plage qui borde la baie Avacha les promeneurs prennent le soleil. Au large une petite escadre militaire est au mouillage.

Le parc Pobedy regroupe une centaine de stèles qui immortalisent individuellement la mémoire de combattants tombés lors de la grande guerre patriotique de 41-45.

momument à Saint Pierre et Saint Paul	parc Pobedy vendeuse de Kwac
Avachat bay

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Volcans 25-27 juillet

Il y a quelque chose de fascinant dans les volcans. En les observant nous avons l'impression de remonter aux origines du monde mais aussi peut-être de la vie. Peut-être que c'est dans les mares d'eau chaudes au pied des volcans que la vie aurait commencé ?

Science et Vie tout aurait commencé au pied des volcans ?

25 juillet volcan Moutnovsky

Haut de 2 323 m, à environ 70 km de Petropavlovsk, le volcan Moutnovsky compte 4 stratovolcans et se caractérise par une intense activité géothermique. Tout excités à l'idée d'approcher un volcan en activité nous partons très tôt à bord d'un gros véhicule 4X4. Le temps est exécrable, mais naïvement nous pensons que peut être il sera plus favorable en altitude...

Le véhicule s'engage sur une piste qui devient de plus en plus difficile puis s'arrête, un roulement de roue vient de chauffer et de se bloquer. Il en faut plus pour désarçonner un chauffeur russe qui commence en bord de route le démontage de la pièce endommagée. Un véhicule de remplacement arrivera une vingtaine de minutes plus tard avec une pièce de rechange et nous embarquera pour la poursuite de l'excursion.

Mais cet arrêt nous permet de découvrir une kyrielle de véhicules monstrueux aménagés pour le tout terrain. Ils transportent les touristes vers les sommets. Les chauffeurs sont en liaison radio entre eux et font preuve d'une solidarité remarquable. Il s'agit généralement de 4X4 japonnais dont les caractéristiques moteur et habitacle ont été conservées mais dont le châssis a été modifié de façon a être surélevé pour recevoir une transmission permettant le montage de gros pneus ballons.

La suite du trajet nous montrera que ces engins aux qualités de franchissement étonnantes sont finalement juste dimensionnés pour les pistes qu'ils doivent affronter. En guise de piste ce sont plutôt des traces.

Le véhicule nous laisse à ¾ heure de marche du volcan. Il fait un froid et un vent épouvantable. Il est difficile de comprendre ce que l'on distingue.

26 juillet volcan Gorely

Finalement bien que notre expérience précédente n'ait pas comblé notre curiosité, nous repartons vers un second volcan. Le Gorely est un volcan de type Bouclier. Les éruptions antérieures ont eu lieu en 1980-81 et en 1984-86. Sa hauteur est de 1829 Mètres.

La piste est toujours aussi désastreuse et le temps aussi mauvais. Il y a un col à franchir, et lors de cet arrêt nous pourrons furtivement voir un ours déambuler à une centaine de mètres. Il y a environ 5 à 600 ours qui vivraient dans la région.

La piste se fraye un chemin entre deux murs de neige. Le chauffeur cherche habilement son passage entre des langues de gravier mou, des rocailles et des étendues de neige noircie de sable. La visibilité est faible. Finalement il stoppe en haut d'un talus dont on ne distingue pas le fond perdu dans une brume épaisse.

Normalement d'ici on voit le « lac bleu » nous dit il....

Nous irons nous réconforter avec un breakfast en pleine nature. Nous observerons longuement un « courok » grosse marmotte dorée qui nous observe perchée sur un caillou.

27 juillet volcan Avatchinsky

Ce matin il fait beau. Nous partons à 5h du matin à bord d'un Kamaz à 6 roues motrices ! Le volcan n'est qu'à une trentaine de km au nord de la ville, mais dès que le camion quitte la route il s'engage sur une pistes indescriptible. Nous montons en cahotant jusqu'à 1450 M d'altitude où est aménagé un camp en container métalliques confortables. Le véhicule reste là nous continuons à pied.

Notre groupe compte une dizaine de personnes et à 8H nous commençons la montée. Le paysage est époustouflant. Le guide nous ménage des repos. Sur notre droite nous voyons progressivement se dessiner la baie d'Avacha, puis le liseré blanc des vagues sur la côte du Pacifique.

A notre gauche une plaine s'allonge vers une autre chaîne volcanique qui se perd dans l'infini des bleus. Nous discernons le sommet de l'Avatchinsky d'où s'échappent des fumerolles.

La montée va durer 4 heures, et nous arrivons à 2100M. Repos et sandwich. Je décide de ne pas aller plus loin, le groupe continuera jusqu'au sommet à 2445 M. Je redescends en glissades sur un sol de graviers qui roulent sous le pied, puis je traverse de vastes plaques de neige...

Au campement je ferai ami-ami avec un « lievosky » petit animal impertinent qui ira jusqu'à tirer sur mon bas de pantalon pour réclamer des morceaux de fromage et de pain qu’il viendra sans crainte prendre dans ma main !

sommet du volcan Avatchinski	la baie et le Pacifique

les flancs du volcan

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