Severobaikalsk Северобайкальск 5 - 6 juillet

En quittant Lena le train longe d'immenses scieries. Depuis Taïchet nous pouvons observer d'énormes masses de bois coupé et des wagon chargés à raz bord de planches et de madriers. L'exploitation du bois est une véritable industrie. Puis la voie s'engage dans des vallées verdoyantes jusqu'au col de Дава́н Davan à 990 mètres d'altitude (ci-dessous). La petite gare de Davan marque la frontière entre la région d'Irkoutsk d'où nous venons et la Bouriatie, dans la partie nord de la crête du Baïkal .

Severobaïkalsk

Ce trajet a été relativement bref, mais nous souffrons du décalage horaire. Nous logeons dans un petit appartement, non loin de la gare (ci-contre), au centre de la récente petite ville de Severobaïkalsk . Elle fut fondée en 1970 pour les travailleurs engagés dans la construction du BAM, la ligne ferroviaire que les russes nomment « Baïkal Amour Magistral ». La ville compte aujourd'hui 25,000 habitants. Nous remarquons une assez nette diversité dans la population.

Deux monuments à la gloire des constructeurs du BAM commémorent l'origine de la ville. L'un se trouve au nord de la Leningradsky prospekt (la principale artère de la ville). C'est une statue de quatre personnages à l'air confiant et décidé qui foulent les rails disposés à leur pieds. L'autre est une superbe locomotive à vapeur.

Au milieu de rangées d'immeubles assez quelconques nous avons la surprise de découvrir un « datsan ». C'est un temple bouddhiste, avec son enceinte et ses rangées de moulins à prière. La salle d'assemblée est présidée par une statue du Bouddha entouré de deux lamas. Nous remarquons deux planches sur le sol. Elles servent aux fidèles qui souhaitent se prosterner par allongement du corps sur le sol.

A quelques centaines de mètres se dresse la Казанская церковь Kazanskaya tserkov, littéralement “église de l’Icône de la Mère de Dieu de Kazan”. C'est une jolie église moderne dont l’iconostase est intéressante. L’Icône de la Vierge de Kazan est déposée sur le pupitre doré au premier plan. Lorsque nous y avons pénétré un office était en cours et les voix extraordinaires de deux choristes emplissaient les lieux. Plus tard nous retrouverons le pope avec sa famille devant la galerie marchande.

en parcourant la ville…

le port	les enfants, les pigeons
on n’est pas melheureux !	la marchande de Kvas

Гоуджекит Goujekit
Notre excursion du jour nous conduira vers la source chaude de Гоуджекит Goujekit . C'est un lieu-dit qui se trouve à 25 Km de la ville vers le nord ouest. Nous prenons la маршрутка marshrutka minibus (ci-dessous) de 9H avec l'intention de revenir par le même moyen à 13H. (200Rb l'aller retour).

La source chaude a été découverte par hasard lors des forages pour la voie ferrée. L'eau est canalisée vers un bâtiment relativement récent (prix d'entrée 200Rb) et se déverse dans deux bassins de petites dimensions. L'eau est très très chaude (50°). C'est pourquoi il faut s'immerger doucement et ne pas y rester plus de 5 minutes pour ne pas solliciter le cœur. Un fois que l'on s'est refroidi on peut recommencer. C'est extraordinairement reposant, la fatigue musculaire cède et les contractures s'apaisent puis disparaissent.

Le site russe en présente de magnifiques photos... en hiver !

Dans le parc où se tient la maison qui abrite les deux bassins d'eau chaude nous notons la présence d'une jolie chapelle en bois et tout à coté d'arbres ornés de rubans. Nous sommes à proximité de la Bouriatie, région chamaniste. Il n'est pas étonnant qu'un arbre ou un groupe d'arbres ait été choisi par un chamane pour être sacralisé. Ses branches serviront de support aux bandes de tissu que chacun pourra y attacher lorsqu'il aura une prière à formuler, afin que le vent l'achemine vers les esprits bienveillants.

Depuis Bratsk la route qui longe la voie ferrée n'est goudronnée que sur quelques km en sortie de ville. C'est aussi le cas à Severobaikalsk. Les véhicules progressent en laissant derrière eux un beau nuage de poussière très fine. Notre véhicule à l'aller était chargé de ménagères revenant de leur marché et le chauffeur conduisait à la russe, c'est à dire à toute allure en slalomant entre les ornières. Au retour le véhicule est tombé en panne en rase campagne. Nous n'étions alors que quatre voyageurs et après une heure d'attente, un automobiliste a bien voulu que nous nous empilions sur sa banquette arrière pour nous amener gracieusement au centre ville.

Cette ville offre la particularité d'offrir de beaux points de vue sur la lac Baïkal. Enfin, quand il fait beau, parce qu’aujourd’hui 6 juillet, il pleut.

Baïkalskoïe

Vladimir, notre sympathique chauffeur et son inamovible casquette de marin

Nous affrétons un taxi (3000Rb) pour aller visiter la petite localité de байкальскоие Baïkalskoïe. Le guide « Lonely Planet » la décrit comme un petit village de pécheurs hors du temps. A ma grande surprise la route est bitumée sur les 45 km que nous parcourons. Elle court à travers une belle forêt où sporadiquement des panneaux appellent les automobiliste à faire attention aux gros gibiers susceptibles de traverser. Dans un virage nous avons un coup d’œil magnifique sur le lac malgré la pluie. Il y a là un petit « stupa », des drapeaux de prières et une large pierre sur laquelle on peut faire offrande de menue monnaie ou d'une cigarette à l'esprit du lieu (ci-dessus).

Le village se compose de rangées de maisons en bois dont certaines sont ornées de beaux encadrements de fenêtre. Une petite église en planche domine le môle à côté duquel sommeillent deux coques vides couchées sur le flanc. Le village est désert sous la pluie. Notre chauffeur ignore où se trouvent les pétroglyphes dont le guide fait mention.

Nous parcourons les rues désertes en tombant sous le charme des vielles maisons.

Demain trajet en train vers Tynda.