Nous quittons à regret les bords du lac Baïkal alors qu'un timide soleil pointe sur les monts Bargouzine. Mais il nous permet d'admirer l'immensité du lac aux horizons indécis, frangés de montagnes bleutées.
Puis ce sera l'enchantement de paysages verdoyants, alternants forêts, collines, passages encaissés, vastes étendues d’étangs glacés, larges rivières, torrents dévalant on ne sait où. Et toujours ce calme majestueux émanant de la forêt où dominent maintenant les conifères.
Une route en terre damée suit la voie jusqu'à Taksimo. Ensuite les multiples étangs ne laissent place qu'à la voie ferrée ; Il faudra attendre Iouktali, puis Larba pour qu'à nouveau une route suivre la voie ferrée. Il n'est donc pas possible de faire la liaison Severobaibalsk - Tynda par voie routière en passant par le nord du lac Baïkal. La ligne n’est pas électrifiée, nous sommes en traction diesel depuis Severobaïkalsk.
La voie ferrée est parfois construite sur des marais très fortement remblayés, mais le train ralentit à 40Km/h à ces endroits. Outre les wagons de voyageurs il comporte des wagons de fret, et aux étapes importants, les commerçants se pressent pour recevoir leurs envois. Quelques arrêts dépassent une heure !
Nous arrivons à Tynda à 16H25 heure locale. Il y a 6 heures de décalage avec Moscou, nous avons franchi un nouveau fuseau horaire. Notre Hôtel ( Iounost ) est un ancien hôtel de type soviétique, aux longs couloirs sinistres, et aux chambres étroites. L’accueil est glacial.
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hotel Yunost Tynda |
Cette ville fut fondée en 1917. (ci-dessus Tynda ulitsa Krasnaya Presnya) Sa population est aujourd'hui de 35 000 habitants. Et son histoire se confond avec celle du BAM. C'est à partir de 1974 que les constructions et l'organisation actuelle des rues a pris corps. Il y a une uniformité des constructions sans grande imagination. Mais la ville est propre, les passants attentifs et les automobilistes disciplinés. Je suis frappé du nombre de guichets bancaires, probablement dus aux achats de métaux précieux. Nous avons l'impression d’être les seuls touristes.
grandes dates de la construction |
ressources minières autour du BAM |
Les lieux de culte orthodoxe sont de construction plus récente. Les bulbes dorés de la cathédrale animent de leur éclat (même sous la pluie) le grand boulevard à deux voies qui sert de centre ville.
Pokrovskaya tserkov Покровская церковь La fête orthodoxe du « Pokrov » ou « fête de Notre Dame de Toute Protection » commémore une apparition de la Mère de Dieu à Constantinople dans l’église des Blachernes, au 10ème, protégeant la cité d'un envahisseur. |
Le musée du BAM est à voir. Il était malheureusement fermé (fermé le lundi) mais nous sommes allés sonner à la porte de la conservatrice, une charmante dame qui devant notre mine déconfite nous a accompagnés pour une visite privée. Un bonheur. On ne se rend pas compte des chefs- d’œuvres d'ingénierie dont ont fait preuve les constructeurs de cette voie. Les couches du sol gèlent et dégèlent perpétuellement. Il est difficile de stabiliser les ouvrages d'art. Les ingénieurs utilisent des sondes métalliques enfoncées verticalement pour stabiliser le sol. Les ouvriers ont fait face à des conditions climatiques extrêmes, la boue, le froid. Le musée ne passe pas sous silence le travail des déportés. L'un d'eux Ivan Efremov écrivit en secret au goulag. Une vitrine lui est consacrée.
Lorsque on examine la carte des exploitations minières qui se trouvent de part et d'autre de cette ligne on comprend son intérêt économique.
Le mode de vie des populations Evenk, l'un des peuples Toungouses de Sibérie, qui habitaient ces contrées fait également l'objet d'une exposition, et j'ai été étonné de découvrir le système qu'ils utilisaient pour tenir leur calendrier.
Evenk berceau |
Evenk calendrier |
Evenk calendrier |
Evenk traineau |
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