Le départ de la petite gare de Gidrostroitel a été tardif dans la journée, car il était 18H passées lorsque nous avons embarqué. A nouveau le train longe d'immenses forêts de conifères et de bouleaux. Dans la lumière déclinante nous bénéficions du spectacle des couleurs changeantes.
Comme toujours les autres voyageurs trompent l'ennui en avalant d'énormes quantités de pâté odorant, de saucisses... (ci-dessous) Il y des arrêts très brefs de quelques minutes, puis des arrêts dépassant la demi-heure pendant lesquels nous pouvons nous dégourdir les jambes. De nombreux voyageurs courent alors vers les « producti » installés dans l'enceinte des gares pour renouveler leurs provisions de pâté, saucisses..
Les gares nous apparaissent quasiment flambant neuves !
Puis la nuit tombe sur le convoi alors qu'il longe la rivière Ilymka. Plus loin j’apercevrai l'immense saignée, large comme une vallée, d'une mine probablement de gypse.
Dans la pénombre qui s'installe le sommeil s'empare de tous. Il est en effet 23 heures en heure locale. C'est à nouveau le bercement ininterrompu du wagon qui ferraille sur les aiguillages. Puis l’arrivée sur la gare de Léna à 1H du matin Heure locale. Notre hôtel, quasiment face à la gare, est l'un des plus anciens de la ville.
La ville bâtie au confluent de la Léna et de son affluent la Kouta s'étend tout en longueur sur une quinzaine de km. Le centre animé se trouve devant la gare, où autour d'une place assez quelconque, ornée d'une fontaine, se dressent l’hôtel, la poste et un marché avec des boutiques, découpé intérieurement de façon curieuse. Nous achèterons une bouteille de Kvas à Ellena et Cbetnatsa qui n’arrêteront pas de nous interroger. Les français sont rares en Yakoutie !
Bien que la vallée soit en cette période assez verdoyante, les empreintes des activités minières restent tangibles. Les liaisons fluviales entre Lena et Lensk et Yakout présentent un intérêt primordial dans l'activité économique de la ville. Le port s’étend sur plusieurs km. C'est sous une ondée qui arrive brutalement que j'en prends quelques photos à partir du pont métallique impressionnant qui surplombe le fleuve.
Pour aller vers Oust-Kout Усть-Кут nous nous faisons embarquer par un ingénieur (ressources) d'un grand groupe minier international. Il nous conduit devant la statue de Lénine en nous avouant que bien qu'il vive ici depuis longtemps il n'était jamais venu là. D'ailleurs la place est occupée par des commerces de loisir, signe que l'idéologie est bien en train de disparaître. Et oui Lénine a été déporté quelques temps à Oust-Kout, d’où le surnom qui lui a été donné : l'homme de la Léna.
La ville possède une église orthodoxe toute simple dont les clochers dorés se détachent sur la grisaille du pont métallique : церковь Спаса Неруковорного (tserkov Spasa Nerukovornogo, église de l'Icône de la Sainte Face du Sauveur), à coté de laquelle se trouve une petite chapelle часнова спаса нерукотворного (chasnova Spasa Nerukovornogo, chapelle de l'Icône de la Sainte Face du Sauveur)
Le musée Krayevedcheskiy est en travaux. Sa responsable était désolée, mais heureuse d'avoir de la visite nous a laissé entrer. Le fonds se compose d'assez peu d'objets, mais de documents photos expliquant le peuplement très ancien de cette région. Il y a une défense fossile d'un mammouth d'au moins 3 mètres de long ! Et un bois de bouleau daté d'un millier d'années !
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